Il faut dire les choses comme elles sont : les Américains attirent fréquemment l’attention de la presse internationale et ce n’est pas toujours pour les bonnes raisons. En 2011, une de ces fameuses raisons touchait un des repas cultes en Amérique du Nord, soit la pizza. Pour se placer en contexte, ce continent, qui souffre à l’heure actuelle d’une épidémie d’obésité assez inquiétante, fait de plus en plus d’efforts pour réduire la malbouffe au sein des écoles et pour améliorer les habitudes alimentaires de la population. Les décideurs américains souhaitaient donc abolir la pizza comme choix alimentaire au sein des cafétérias de ces établissements d’enseignement, comme celle-ci ne respectait pas vraiment les normes alimentaires sur la nutrition, mais leur plan tomba finalement à l’eau…
Le lobby des aliments congelés se braque
À première vue, il est vrai que la pizza ne présente pas vraiment de bons aliments pour nos enfants : une croûte de pain souvent salée et épaisse, du fromage, du pepperoni ainsi qu’un peu de sauce tomate. C’est là que se situait en fait le nœud de la question : cette fine couche de tomate pouvait-elle être considérée un légume au sein des guides alimentaires, permettant ainsi sa consommation de masse dans les écoles?
En premier lieu, le débat semblait se diriger en défaveur des compagnies oeuvrant dans l’industrie des produits surgelés. C’était malheureusement sans compter sur le bras très long que peuvent avoir les lobbys au sein du Congrès américain… à coups d’investissements stratégiques, ils ont su acheter suffisamment d’élus pour qu’il soit décidé que la pizza puisse être considérée comme une portion de légumes, rendant impossible son interdiction.
Des améliorations refusées par l’industrie
Afin de se diriger vers un compromis, certaines autorités américains avaient initialement tenté de convaincre les producteurs de pizza d’augmenter la quantité de sauce tomate utilisée pour la préparation de la recette, ce qui aurait en effet réussi à rendre son contenu un peu plus intéressant d’un point de vue nutritionnel. Nous connaissons malheureusement à quel point l’effort de rationalisation des coûts de plusieurs entreprises dans le monde place le consommateur en situation défavorable… on dit que l’ajout de sauce tomate aurait pu augmenter le prix de chaque repas de 14 sous dans les cantines, pour en arriver à un coût annuel d’environ un milliard de dollars aux États-Unis. La mesure fut donc abandonnée !
Certaines pizzas sont plus acceptables que les autres
Il ne faut toutefois pas croire que ce sont toutes les pizzas qui sont nuisibles pour la santé des consommateurs, ou du moins qui le sont autant. Il existe par exemple une pizza faible en gluten : grâce à l’utilisation d’une farine biologique et avec une cuisson artisanale, le consommateur n’aura pas à vivre le sentiment de lourdeur associé à l’ingestion d’une pizza régulière, ce qui devrait normalement lui permettre de prendre un peu moins de poids. L’utilisation d’ingrédients meilleurs pour la santé peut également rendre le tout plus acceptable : si vous résistez à la tentation de commander la pizza triple-viande avec une belle portion de frites ainsi qu’une boisson gazeuse pour compléter le tout, vous pourriez vous en sortir avec quelque chose de plus acceptable !
- Les décideurs américains ont voulu interdire la pizza dans les écoles en raison de la mauvaise nutrition qu'elle offre, mais leur plan a été abandonné sous l'influence du lobby des aliments congelés.
- Des autorités américaines ont proposé d'augmenter la quantité de sauce tomate dans la recette de la pizza pour la rendre plus nutritive, mais l'industrie a refusé car cela augmenterait les coûts.
- Certaines pizzas, comme celles faibles en gluten et avec des ingrédients plus sains, peuvent être moins nocives pour la santé.